Une nouvelle ère s’ouvre pour les communications au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont signé, jeudi à Niamey, un protocole d’accord visant à supprimer les frais d’itinérance téléphonique (roaming).
Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) — le Mali, le Burkina Faso et le Niger — ont récemment signé un protocole d’accord pour supprimer les frais de roaming dans leurs communications téléphoniques. Cet accord, conclu le 21 novembre 2024 à Niamey, marque une étape importante pour faciliter les échanges téléphoniques entre les citoyens de ces pays, avec des bénéfices tels que la gratuité de la réception des appels et des SMS en itinérance.
Cette initiative vise à renforcer les liens entre les peuples et à améliorer la connectivité régionale. Elle reflète également une volonté d’indépendance vis-à-vis de la CEDEAO, suite aux tensions géopolitiques qui ont émergé après les changements de régime dans ces États. Ce projet s’inscrit dans la vision des régimes militaires en place, qui cherchent à développer des infrastructures modernes tout en réorientant leurs alliances internationales
AES : plus de frais d’itinérance entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso
Cette décision historique, saluée par les autorités des trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), permettra aux citoyens de communiquer librement et sans surcoût lorsqu’ils se déplacent au sein de l’espace sahélien. « L’adoption de ce protocole offrira à nos concitoyens la possibilité de communiquer sans le poids du surcoût d’itinérance qui freine la mobilité et les liens entre les peuples », a déclaré Wenlassida Patrice Compaoré, secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) du Burkina Faso.
La suppression des frais d’itinérance est perçue comme une étape importante vers une nette intégration régionale. Elle devrait notamment favoriser les échanges commerciaux, le tourisme et les relations familiales entre pays de l’AES.
Si cette décision est saluée par les populations, elle soulève également des questions sur les motivations politiques de ces pays qui se sont rapprochés ces dernières années. En effet, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont tous connu des coups d’État militaires et ont choisi de se tourner vers des partenaires comme la Russie, tout en s’éloignant de certaines organisations régionales comme la CEDEAO.